Le 21 avril dernier à Lille, l’équipe du professeur Rochdi Merzouki du laboratoire Cristal (centre de recherche en informatique signal et automatique-UMR CNRS 9189) de l’école Polytechnique de Lille, a présenté le projet Curiethérapie robotisée devant une assemblée composée d’industriels, de chercheurs, de représentants des tutelles et d’organismes officiels.
Le dispositif est composé d’un bras robotisé, d’une unité opérationnelle (comportant de nombreux capteurs, une caméra, un magasin de stockage des grains ainsi qu’un dispositif de chargement des grains dans l’aiguille) et d’un logiciel de supervision.
Ce système automatisé permet à la fois de pratiquer des biopsies et de traiter le cancer de la prostate par curiethérapie. Ce dernier consiste en l’introduction dans la prostate du patient de grains d’iode 125 radioactifs pour détruire les cellules cancéreuses. Ces implants, dont la radioactivité diminue progressivement et rapidement, restent en place après traitement.
La biopsie est un acte complexe à réaliser qui fournit très peu d’informations quantitatives sur les carottes prélevées. La robotisation est aujourd’hui perçue comme la solution pour améliorer la qualité du diagnostic du cancer de la prostate, en améliorant la précision des prélèvements tout en réduisant les risques d’aseptie.
La curiethérapie robotisée présente de nombreux avantages :
Pour le patient :
elle permet de réduire le risque d’inflammation en n’utilisant qu’une seule aiguille et en réduisant considérablement le nombre de points d’entrées nécessaires au dépôt des grains, de bénéficier d’une procédure plus fiable en gagnant en précision quant au placement de l’aiguille et un temps de récupération plus rapide, le temps d’intervention passant de 1h30 /2h00 à 20mn.
Pour le radiothérapeute:
ce nouveau système lui évite une exposition prolongée aux éléments radioactifs, une facilitation du geste opératoire grâce à l’adaptabilité du bras robotisé, le contrôle par le logiciel de supervision et l’auto calibration du dispositif. La mobilité du système pourrait même permettre au spécialiste de traiter plusieurs patients dans une salle unique avec un seul anesthésiste.
Le professeur Merzouki secondé par Vincent Coelen et Abdelkader Belarouci, tous deux ingénieurs maturation à la SATT Nord, en collaboration avec le docteur David Pasquier et le professeur Eric Lartigau du Centre Oscar Lambret ont déjà pu tester le dispositif sur fantômes de prostates et sujets anatomiques et ont également développé une nouvelle version du logiciel de dosimétrie (adaptée à l’insertion des aiguilles de manière oblique notamment) qui fournit le plan de travail au robot et lui permet d’être autonome.